Mal nommer
un objet, c'est ajouter

au malheur de ce monde.

Albert Camus.


vendredi 23 mars 2012

Chronique pour Florence Cassez



6. Vendredi 23 mars 2012. Voilà bientôt quatre ans que nous tenons cette chronique autour de la détention de Florence Cassez, commencée le 8 décembre 2005. Avoir la curiosité et la patience de la parcourir à nouveau pour retrouver comment, depuis le premier jour, un certain nombre de faits continuent à s'imposer:

• L
a Constitution a été violée, les lois élémentaires ont été bafouées, la police a fabriqué des preuves et, aidée par la presse et la télévision, a organisé une mise en scène pour son arrestation, et depuis, l'intervention politique personnelle des plus hautes instances de l'État mexicain est patente.

• Sa libération aujourd'hui est au cœur de conflits politiques internes à la veille des élections présidentielles comme le montre clairement Patrice Gouy dans cet entretien en date du 21 mars dernier: au bord du gouffre, le président Calderon devrait se désavouer de ses intentions précédentes, démettre son ministre de l'intérieur, affronter sa police, ouvrir un débat d'ensemble sur le fonctionnement de la justice qui de toute façon s'imposera au futur pouvoir mexicain.

Au Mexique d'abord: ce mercredi 21 mars,
sur les cinq juges de la Cour suprême, deux ont voté pour la libération de la Française, deux pour un procès en révision et un seul a voté contre. Même s'il manquait une voix pour qu'elle fût libérée, quatre magistrats sur cinq ont reconnu que ses droits ont été clairement déniés. Du point de vue politique, Enrique Pena Nieto, candidat du parti révolutionnaire institutionnel et favori des sondages, a déjà dit qu’il était favorable à un recours judiciaire. Même si la route demeure longue et incertaine, quelques lueurs s'entr'ouvrent pour que justice soit clairement rendue à madame Cassez.

Mais en France: l'autre constante de cette affaire durant toutes ces années est le remarquable silence de tous ceux dont l'engagement est de défendre les droits de l'homme, sauf pour mettre en doute sans preuves les déclarations d'innocence de Florence Cassez, d'instiller sans fondements le trouble dans les consciences et de souligner la supposée indécence de ceux qui selon eux, instrumentaliseraient l'affaire. Avant de brandir commodément ce pseudo-concept d'«instrumentalisation», où sont exactement les protestations, campagnes, actions réelles des associations de défenses des droits de l'homme? Où, noir sur blanc, les forces de l'alternance politique ont-elles produit analyses et surtout
perspectives autour de ce cas? Est-il suffisant pour celui qui sera peut-être, au nom de tant de valeurs dont nous espérons tant la claire réaffirmation, de dire:

«C’est une profonde déception d’apprendre que Florence Cassez reste en prison, après l’espoir suscité ces dernières semaines par les déclarations d’un des juges qui pointait les errements de l’enquête. Je pense ce soir à Florence, à ses parents Bernard et Charlotte, à tous ceux qui soutiennent Florence et se mobilisent sans relâche depuis six ans. Je souhaite que la justice mexicaine trouve dans les plus brefs délais le chemin de la vérité qui permettra à Florence d’être libérée.»

En l'absence d'une véritable analyse et proposition politique, comment contester à d'autres la façon dont ils utiliseraient l'affaire si l'occasion s'en présentait?



5. Vendredi 11 février 2011. Ainsi, la cour de Cassation a écarté toute possibilité de changer le cours des choses pour notre concitoyenne Florence Cassez. Les faits et les falsifications sont connus, il suffit de relire notre suite de textes reprise ci-dessous. Ce qui s'est passé à Amparo, siège de la Cour de cassation, est la triste continuation — elle y voit une conclusion —, du déni de justice: violations manifestes de la Constitution mexicaine, fabrication de fausses preuves reconnues en leur temps par les responsables, mépris de nombre d'accords consulaires. Maître Berton, avocat de Florence Cassez, assure avoir été informé de la décision de la Cour confirmant la condamnation de sa cliente à soixante ans de prison, un quart d'heure avant l'ouverture de la session. Les magistrats étaient à ce point sûrs de leur impunité qu'ils n'ont même pas pris soin de sauver les apparences. C'est que, lorsque le président français tenta de faire transférer la prisonnière en France, le président Felipe Calderón s'était personnellement engagé à la télévision à tout faire pour l'empêcher de quitter le Mexique. La preuve est ici clairement administrée de la servilité politique de la justice mexicaine.

Ce qui demeure tout de même préoccupant est la discrétion et la mollesse des défenseurs français des Droits de l'Homme dans ce dossier. Depuis cinq ans que dure cette affaire, Sur laquelle Le Monde fit si longtemps silence
ou entretint la suspicion (cf. infra 1: Mardi 18 novembre 2008. Florence Cassez a trente-quatre ans), de larges pans de l'opinion mexicaine elle-même se sont convaincus du scandale, malgré leur président: ainsi l'Église catholique du Mexique ou Ignacio Morales Lechuga, ancien procureur général (équivalent de notre ministre de la Justice), ne se sont pas contentés de dénoncer le faux procès mais ont même dit leur conviction de «l'innocence absolue» de Florence Cassez.

Ici, au pays de Florence Cassez, les interventions d'indiscutables démocrates se comptent. Et si cet aveuglement aux malheurs de cette femme venaient du fait que les amis de la liberté et de la démocratie sont actuellement prisonniers d'une stratégie qui vise surtout à attaquer par tous les moyens, nobles et ignobles, ceux qu'il convient en effet de remplacer, et à couvrir d'une haine et d'une hostilité systématique une incapacité à se constituer en alternative positive crédible? En un mot, faut-il se mobiliser pour Florence Cassez ou faut-il mettre une sourdine sur cette femme et cette affaire pour éviter de parler comme le président et son ministre des affaires étrangères, surtout quand l'actualité permet de les brocarder autrement? Car nous nous contenterions de quelques mots, histoire d'appuyer les seuls recours qui restent à Florence Cassez, mais qui lui prendront encore de longues années, devant la Cour suprême, la Cour interaméricaine des droits de l'homme ou la Cour internationale de Justice de la Haye. Personne ne leur demande d'aller chercher Florence Cassez lors de leurs prochaines vacances au Mexique.

4. Mardi 8 décembre 2009.
— Florence Cassez entame aujourd'hui sa cinquième année de prison. Il semblerait que certains journaux mexicains commencent à s'émouvoir de certains dysfonctionnements du système judiciaire de leur pays, dont ils sont censés être les consciences vigiles. Voici en tous cas des nouvelles de madame Cassez, par un article d'Éric Dussart publié dans La Voix du Nord du 12 novembre 2009, Nord dont la jeune femme est originaire.

Visite à Florence Cassez et son combat désespéré. —
 
Frank Berton vient de passer cinq jours à Mexico, auprès de sa cliente détenue dans la prison pour femmes de Tepepan, où elle purge une peine de soixante ans. Florence Cassez, très éprouvée, ne cachant plus la profondeur de son désespoir, se raccroche à son avocat pour crier encore son innocence. Entre luttes politiques, corruption et influences mafieuses, le combat continue.



Il fait froid, en ce début novembre, dans le
Centro femenil de readaptacion social de Tepepan, un faubourg populaire de Mexico. Florence Cassez a les traits tirés qu'un léger maquillage n'arrive plus à cacher. On lui voit désormais quelques cheveux blancs. «J'ai renoncé à les teindre. À quoi bon?...» Frank Berton n'aime pas ces allures de renoncement et le lui fait doucement remarquer, mais elle accumule les problèmes. Elle montre une partie de son dos, mangé de piqûres suintantes — des punaises, probablement.



«Le pénitencier de Santa Marta (où elle a passé les quelques semaines les pires de sa vie) tombe en ruine, alors on replace les prisonnières dans les autres prisons. Ici, nous venons de passer de 120 à 360 personnes.» Les punaises sont arrivées en même temps.

Elle avait pourtant retrouvé un peu d'énergie, ces derniers mois. «Je faisais un peu de sport, j'avais relancé la bibliothèque et, avec un adjoint de la directrice, qui peut louer des films, nous avons créé un ciné-club.» Mais tout cela ne la motive plus. «Souvent, je pleure toute seule. Je ne vois plus d'issue, plus de solution...»

Document capital. — Frank Berton est là pour la soutenir, bien sûr, mais également pour travailler ce dossier qui semble recéler des pièces encore inexploitées. Dans la pièce froide et sans âme qu'on leur laisse pour ces visites, les voilà tous les deux épluchant les onze tomes de documents et procès-verbaux. Une journaliste bilingue établie à Mexico a fait un remarquable travail d'enquête, dont elle tire un livre qui sort aujourd'hui (1). Elle a notamment exhumé un listing d'entrées des services de police fédérale. «Un document capital», dit Berton. Il prouve que Christina Rios Valladares et son fils Christian Hilario, exhibés comme otages lors du simulacre d'arrestation monté pour la télévision le 9 décembre 2005, ont passé une journée dans les locaux de l'AFI (agence fédérale d'investigation) sans qu'il en ait été établi de procès-verbal. 


C'était au lendemain de l'intervention intempestive de Florence Cassez à la télévision, un soir de février 2006, où, par téléphone, elle avait contredit en direct Genaro Garcia Luna, directeur de l'AFI, sur la date de son arrestation. Deux jours plus tard, les deux «ex-otages» changeaient leur témoignage et l'accusaient.

«On sait maintenant qu'ils ont passé, dans l'intervalle, toute une journée avec les policiers. Que leur ont dit ceux-ci ? Ou plutôt que leur ont-ils demandé? Ou ordonné?» Frank Berton — qui indique: «Jamais je ne renoncerai à établir l'innocence de cette jeune femme » — dénonce un témoignage fabriqué pour solidifier les thèses policières ébranlées par l'intervention de Florence. «On le savait, mais ce document est une preuve!»

Pressions. — Pire encore, dans ce mont de papiers: un témoignage spontané de Christian Hilario, le garçonnet de 11 ans, qui dénonce... son propre cousin, Edgard. «Je l'ai entendu parler. Je l'ai bien reconnu.» Et un peu plus loin, le même Edgard est mis en cause par Christina : «Un jour, il est entré dans la pièce où un gardien se trouvait avec moi et je l'ai entendu dire : "Tiens, voilà les médicaments pour ma tante"...» Edgard, qui vit toujours dans les faubourgs de Mexico avec sa famille, n'a jamais été inquiété.

Pas plus que Lupita Vallarta, la soeur d'Israël, dont la maison est reconnue par... cinq des neuf personnes que l'ex-compagnon de Florence Cassez est accusé d'avoir enlevées. Dans cette maison, ont été retrouvés des papiers d'identité et des documents commerciaux au nom d'Ezequiel Elizalde, autre «victime» imputée à Florence. Lupita n'a jamais été interrogée, pas plus qu'Alexandro Mejilla, son compagnon de l'époque et... ami du fameux Edgard.

Frank Berton tempête alors, face à sa cliente: «Pourquoi votre avocat de l'époque n'a-t-il pas utilisé ces pièces au procès? Pourquoi n'a-t-il pas fait citer tous ces gens?» Ses tentatives pour rencontrer cet avocat resteront vaines. En cinq jours, il a beaucoup travaillé, beaucoup consulté.

À demi-mots prudents, là-bas, on continue de dénoncer l'ombre de Genaro Garcia Luna sur cette affaire, après laquelle il a été nommé ministre de la Sécurité intérieure. Il est aujourd'hui l'homme le plus puissant du gouvernement.

1.
Alain Devalpo et Anne Vigna: Florence Cassez, Jacinta, Ignacio et les autres: peines mexicaines, First Éditions, 370 pages, 17,90 E.



3. Mercredi 4 mars 2009. — Selon les façons de compter, Florence Cassez vient d'être condamnée à une peine comprise entre soixante-dix et vingt ans de prison. Le Président et la Secrétaire d'État aux droits de l'homme se disent préoccupés, à la veille du voyage présidentiel au Mexique.
Par ailleurs, il finit par être lassant de constater que, pour cette seule journée du 4 mars, une dizaine de visiteurs sont arrivés sur Google après avoir formulé cette requête: "Vallarta juif", "Cassez juive". Nous avons beau avoir déjà décrit ici le phénomène il y a six mois, nous ne nous résignons guère à cette ampleur qu'il prend au fil des jours, et au fait aussi qu'il concerne des dossiers et des patronymes de plus en plus inattendus.



2. Mardi 6 janvier 2009. — Enfin et pour la première fois, Le Monde d'aujourd'hui consacre une enquête sur Florence Cassez, toujours sous la plume de sa correspondante à Mexico, Joëlle Stolz. C'est une chronique qui rapporte en détail les faits, avec précisions et références. Aucun élément nouveau cependant par rapport à l'article ci-dessus cité de Patrice Gouy pour La Croix du 18 novembre dernier.
Quant au contenu de
son précédent article du 2 février 2006 que nous avions par euphémisme qualifié d'ambigu, et qui est en réalité nourri d'une inacceptable suspicion, Le Monde n'y revient toujours pas, n'explique toujours en rien ce qui a pu alors ainsi ranger ce journal lu et influent du côté des bourreaux, alors que, au moins autant qu'un autre organe de presse, il connaît l'effet heureux que peuvent avoir pour les victimes les justes dénonciations des dénis de justice.



1. Mardi 18 novembre 2008. Florence Cassez a trente-quatre ans. — Cet article est de Patrice Gouy, correspondant à Mexico de La Croix, 18 novembre 2008, au trente-quatrième anniversaire de Florence Cassez, condamnée en avril 2008 par un tribunal mexicain à quatre-vingt-seize ans de prison.

Depuis le 8 décembre 2005, Florence Cassez vit un cauchemar. L’Agence fédérale d’investigation (AFI), le FBI mexicain, l’arrête ce jour-là sur la route de Cuernavaca, à une vingtaine de kilomètres de Mexico. La Française de trente et un ans se trouve alors dans la voiture d’Israël Vallarta, son ancien compagnon, en train de déménager quelques affaires.

Comme dans un film de série B, leur voiture doit ralentir car il y a des travaux sur la route. Un homme leur fait signe de s’arrêter. Puis tout va très vite, des policiers surgissent et enlèvent les deux passagers. Pendant vingt-quatre heures, séparée de son ancien compagnon, Florence reste enfermée dans une camionnette capitonnée de la police, sans boire, sans manger, avec un seau d’aisance, gardée par deux agents encagoulés et fortement armés.
Vers quatre heures du matin, des ninjas tout en noir l’enferment, menottes aux poings, dans le ranch d’Israël. Elle assiste alors à la préparation d’une mise en scène, avec montage de fausses cloisons et installation de deux pièces dans la remise du jardin, avec ses propres meubles que la police a pris dans son nouvel appartement.

Quand tout est prêt, vers sept heures trente du matin, les portes sont ouvertes à coups de pied par des policiers suivis par des équipes de télévision qui retransmettent en direct l’opération de sauvetage de trois personnes kidnappées. «Ce jour-là, rapporte Florence, sans avoir fait d’enquête formelle contre moi, d’une manière étrangère à toute justice et la recherche de la vérité, la police a décidé, je ne sais pas encore pourquoi, de m’associer à une bande de kidnappeurs, en me présentant aux médias comme une dangereuse criminelle.»

La chevelure embrouillée, éblouis par les lumières des projecteurs des télévisions, Florence et Israël sont présentés comme des chefs de bande. Les premiers interrogatoires sont faits par les médias, non par les policiers, et l’image médiatisée de la Française diabolique va la condamner avant même que ne commence son procès. D’après l’accusée, même les autorités françaises sont convaincues par l’opération, à l’image du consul de France au Mexique, qui se rend à la prison le lendemain après-midi. «Il m’a traitée de menteuse, de moins que rien», assure Florence.

De fait, tout n’a pas été mis en œuvre pour assurer à cette ressortissante les garanties d’un procès équitable: personne, par exemple, n’a veillé à faire nommer un traducteur français pour les interrogatoires; personne, non plus, n’a prévenu la Commission nationale des droits de l’homme, alors que Florence Cassez a été gardée au secret vingt-quatre heures, en violation de l’article 16 de la Constitution, qui stipule que toute personne détenue par la police doit être présentée au ministère public dans les deux heures qui suivent son arrestation.

Et le directeur de l’AFI, Genaro Garcia Luna, aujourd’hui ministre de la sécurité publique, a beau avouer en direct à la télévision que l’arrestation n’est qu’une «recréation réalisée à la demande des médias», rien n’y fait. En avril 2008, la justice condamne Florence à quatre-vingt-seize ans de prison pour cinq chefs d’accusation: délinquance en bande organisée, enlèvements et séquestrations, port d’armes, possession d’armes et détention de cartouches.

Il faudra deux ans et demi et cette lourde condamnation pour que Charlotte et Bernard, ses parents, parviennent à alerter l’opinion publique. Ils ne l’ont pas fait plus tôt, sur les conseils du consul et de son avocat mexicain qui ne voulaient pas de vagues.

Sur intervention de Nicolas Sarkozy, Me Frank Berton, avocat au procès d’Outreau, est alors désigné par la justice française pour suivre ce dossier rendu complexe par de nombreuses irrégularités. Début décembre, l’avocat se rendra au Mexique pour une seconde visite. Il devrait rencontrer, de manière informelle, Jorge Fermin Rivera Quintana, le juge d’appel chargé du dossier de Florence. S’il ne vient pas pour faire pression sur la justice mexicaine, il sait par expérience qu’un juge peut se tromper.

Dans l’affaire Outreau, Me Berton avait démontré que le juge français s’était trompé treize fois, ce qui avait contribué à l’acquittement de la plupart des accusés. Il estime que le dossier défendu par Horacio Garcia et Agustin Acosta, deux avocats réputés du barreau mexicain, devrait permettre de réparer cette injustice, car, dans cette affaire, montages et incohérences ne manquent pas.

Après une étude exhaustive du dossier, Me Berton estime qu’il n’y a aucune charge sérieuse contre Florence Cassez et que de nombreuses erreurs peuvent être relevées. La sentence retient par exemple que Florence appartient à une association de malfaiteurs depuis 2002, alors qu’elle n’est arrivée au Mexique qu’en mars 2003.

En outre, trois personnes ont été libérées dans le ranch d’Israël. Pourtant, la juge Olga Sanchez évoque quatre personnes et condamne en conséquence la Française à quatre fois vingt ans de prison. Florence est aussi condamnée pour port et possession d’armes, alors qu’aucun pistolet n’a été trouvé dans la voiture lors de son arrestation.

Autant d’erreurs qui provoquent aujourd’hui une prise de conscience croissante en France. Trois ans après l’arrestation, les efforts pour la libération de Florence Cassez sont de plus en plus importants. Aussi bien à l’Assemblée nationale, où circule une pétition auprès des députés, que sur Internet, où des groupes se sont créés sur le site Facebook par exemple. Charlotte Cassez a également ouvert un blog sur lequel elle donne quotidiennement des nouvelles de sa fille. — © Patrice Gouy, La Croix, 18 novembre 2008.

Espérons apprendre la tenue d'un jugement en appel régulier avant son prochain anniversaire. Lire aussi le blog Florence inocente, version française. On y trouve de bonnes archives. À ce propos: curieusement et sauf erreur de notre part que nous serions vraiment heureux de pouvoir rectifier, nous ne trouvons rien à propos de cette tragique parodie de justice sur le site du Monde, depuis un article pour le moins ambigu du 2 février 2006 de Joëlle Stolz qui, comme ses confrères mexicains, jugeait d'avance Florence Cassez, et un autre, inaccessible, du 8 mai 2008 relatant l'issue du procès. Malgré les occasions, par exemple celles détaillées ci-dessus, qu'aura offertes et qu'offre aujourd'hui l'actualité à ce journal toujours réputé de référence.

Question taraudante: d'où vient que certains dénis de justice emplissent les colonnes de ces prescripteurs d'opinion, avec d'indéniables et heureux effets et que, a contrario, d'autres sont durablement passés sous un silence qui en devient complice? Ici comme ailleurs, ce ne peut être l'effet du hasard, c'est forcément le résultat de noirs rapports de force.

Image: © Ronaldo Schemidt, AFP.