Une Autorité Nationale des Médias et des Communications vient d'être créée avec pouvoir de sanctionner les chaînes de radios, de télévisions publiques et privées, presse écrite, sites et blog de l'internet. À sa tête, sa présidente a été nommée pour neuf ans et les quatre autres membres sont proches du parti du Président. La Constitution vient d'être modifiée afin de pouvoir agir dans ces domaines par simple décret. Sa tâche est de veiller à ce que les informations soient «équilibrées politiquement» et ne «menacent ni les minorités ni les majorités». Cette Autorité a désormais le droit d'inspecter ordinateurs et documents de tout organe de presse, en l'absence de tout délit. Les organes de presse ont l'obligation de dévoiler leurs sources dès qu'elle juge le sujet sensible pour la sécurité nationale. Les rédactions des chaînes publiques ont été démantelées et doivent s'alimenter à un fonds d'informations centralisé et gratuit, destiné également à tous les organes de presse. Toute infraction de la part des télévisions est passible d'une amende de 700 000 euros et de suspension d'antenne d'une semaine, et de 89 000 euros pour la presse écrite ou en ligne.
Cette loi a été adoptée dans la nuit du 21 décembre 2010 au Parlement. Des manifestants se sont rassemblés place de la Liberté, des députés ont apposé sur leurs lèvres du ruban adhésif, mais la loi créant cette Autorité a obtenu une large majorité. La présidente de cette Autorité s'appelle Annamaria Szalaï. La loi promulguée doit entrer en vigueur le 1er janvier 2011 en République de Hongrie, le jour où ce pays succédera au Royaume de Belgique à la présidence tournante de l'Union Européenne.
Lithographie: J. J. Grandville (1803-1847), Descente dans les ateliers de la liberté de la presse, vers 1832.