Le 12 juin 2009, il y a déjà deux ans, les rues iraniennes protestaient contre la frauduleuse réélection de l'imposteur et dictateur iranien. C'est là — et pas seulement selon nous — le vrai début du mouvement qui s'est développé ensuite dans les pays musulmans et qu'on a nommé à tort le «printemps arabe». Pour la première fois en pays musulman, toute une population s'est dressée contre son gouvernement, a mis en évidence sa nature sanguinaire, accaparatrice et corruptrice, et montré qu'il n'y avait pas de fatalité musulmane à être traités comme des chiens. Le dictateur iranien a simplement montré à tous les autres, le Lybien, le Syrien, que la seule voie possible pour se maintenir au pouvoir était d'entrer en guerre ouverte contre son propre peuple, fusiller dans les rues, pendre sur les places publiques, torturer dans les prisons. À ce point que la Fédération internationale des Droits de l'Homme révèle que l'Iran a désormais dépassé la Chine pour le nombre d'exécutions par habitant.
Quant à ce qui restait d'opposants politiques, pour ne citer que les noms des dirigeants du mouvement vert, les fort modérés Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, tous deux ex-candidats vaincus de la présidentielle, ne sont toujours pas libres de leurs mouvements dans leur pays. Les réseaux sociaux ont appelé à célébrer ce deuxième anniversaire dans la capitale mais ils se sont heurtés à des milliers de policiers et de miliciens islamistes.
Il reste que c'est bien ce 12 juin 2009 qu'ont été inaugurées les formes nouvelles de mobilisation et de transmission mondiale de l'information, sur l'état des forces et la violence incontestable des répressions: téléphones portables, twitters, réseaux sociaux. Tout ce qui ces derniers mois nous a étonnés par leur vigueur, leur inventivité, mais aussi hélas leurs faiblesses, a été inventé en Iran il y a deux ans, on ne s'en souvient déjà plus assez.
© Probablement Neda Agha-Soltan, née en 1982 et tuée par la milice bassidji le 20 juin 2009. Photographe non identifié, tous droits réservés. Fréquenter régulièrement le blog D'Armin Arefi: Dentelles et Tchador.