Nous savons tous que ralentir travaux est le titre d'un recueil collectif de poèmes, issus de "cadavres exquis" de René Char, Paul Éluard et André Breton, paru en 1930 aux Éditions surréalistes, réédité en 1991 et 1995 par les soins de la grande maison d'éditions José Corti.
Seules les trois ‘’Préfaces’’ sont signées par leur auteur. Écoutons Paul Éluard nous dire le pourquoi: «Il faut effacer le reflet de la personnalité pour que l'inspiration bondisse à tout jamais du miroir. Laissez les influences jouer librement, inventez ce qui a déjà été inventé, ce qui est hors de doute, ce qui est incroyable, donnez à la spontanéité sa valeur pure. Soyez celui à qui l'on parle et qui est entendu, Une seule vision, variée à l'infini. Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré.» On sait moins que, avec ou sans majuscules, ralentir travaux fut, ou est aussi:
— En 1992, le titre d'une œuvre musicale de Johannes Schöllhorn (né en 1962) pour neuf musiciens.
— Toujours en 1992, le titre d'un essai sur la critique génétique en littérature d'Almuth Grésillon, parue dans la revue Genesis, 1992, n°1 (CNRS).
— Celui d'une revue poétique créée et dirigée par Bernard Desportes, de 1995 à 2000.
— Pêle-mêle, outre quantité d'articles qui ainsi se chapeautaient, souvent à défaut d'y ralentir ("Penser vite n'empêche pas de glisser", écrivait déjà Sophocle dans Œdipe roi) ou d'y travailler: les noms d'un éditeur discret dont je n'ai retrouvé jusqu'ici qu'un item; d'un service d'informations sur les entreprises; de l'atelier poétique de Fabula (1), association de chercheurs sérieux en littérature; du site de Yann Houry, professeur de français au collège Gaston-Bachelard de Bar-sur-Aube — de quelle cité peut-on mieux ouvrir des comptoirs sur l'avenir? — beau lieu de soutien aux travaux de ses élèves, créé en août 2007, et véritable école en effet de travail et de patience; ou encore d'un web-blog pédagogique libanais.
— Enfin, ne rechignons donc pas si, par aventure, nous cherchant, vous trouverez deux bla-bla-blogs au moins du même nom, le premier né en juillet 2007 qui n'a pas cherché plus loin, le second en septembre qui, averti de l'homonymie par les soins de Google-Blogger puisqu'il l'héberge aussi, a simplement (?) ajouté un trait d'union, Vous auriez vite vu que leurs contenus n'ont rien à voir, ni dans l'esprit ni dans l'aspect, avec le vôtre. Sans doute l'occasion de l'inscrire une bonne fois parmi vos signets ou favoris, afin d'éviter d'inutiles détours? (2). Le Monde du 4 avril 2007 m'avait appris que les premiers marins jetaient un rondin par-dessus bord (un log, en anglais), à la poupe de leur bateau. En comptant le temps écoulé pour qu'il s'éloigne, ils estimaient ainsi la vitesse du navire. C'est l'origine du mot blog, contraction de Web-log.
À ce propos, c'est aussi l'opportunité de lire (ou, pour les fouineurs et fouineuses, de relire) ici un texte écrit le 17 avril 2007: Ralentir travaux, pourquoi, pour qui, comment, parmi les premières tentatives de mettre en mots ce qui n'était alors que le début d'un projet. Et plus généralement encore sur ce sujet, dans cette partie Pour une petite histoire de Pour une petite histoire de Ralentir travaux, lieu ouvert mais plus intérieur, où je m'explicite un peu les choses, sans forcément y avoir renvoyé jusqu'ici depuis notre page d'accueil.
1. 2 février 2009: atelier apparemment supprimé depuis.
2. Dernier venu, découvert ce 12 juillet 2009: un très joli groupement d'artistes qui montrent discrètement et sans fioritures inutiles quelques-unes de leurs œuvres, sous ce même fort beau titre donc, dans une galerie virtuelle, créée en 2008, à Londres, complétée d'un espace de conversation. Bonne route à ces nouveaux conducteurs sur un réseau à vitesse limitée!