Le vrai courage. — Récemment, un lecteur nous félicitait pour ce qu’il appelait "notre courage" d’écrire ce que nous publions toutes les semaines. [...]
Que dire, hier, du courage des résistants, ou de simples citoyens, qui, dans les années 1940, mettaient leur vie en danger en cachant des familles juives, ou des communistes poursuivis par la milice? Que dire de ceux qui, sous les régimes staliniens, osaient se battre pour la liberté d’expression, et pour construire des syndicats indépendants? Que dire, dans certaines dictatures militaires, de ces manifestants qui risquent la prison, les coups, voire parfois la mort, simplement pour descendre dans la rue et manifester? Que dire, aujourd’hui, du courage des ces salariés qui, en France, dans le secteur privé, sont prêts à perdre leur place, en faisant une grève pour leur salaires, ou pour défendre leur dignité, face à des patrons ou à des chefaillons parfois sans scrupules? Que dire du courage de ces enseignants qui, abandonnés par leur hiérarchie, insultés parfois par les parents d’élèves, ignorés par leur organisation syndicale, tentent de sauver, au quotidien, ce qui peut l’être de l’école publique et laïque? Que dire du courage de ces policiers qui, malgré les insultes quotidiennes, et les menaces, contre eux et leur famille, continuent à tenter de faire au mieux leur travail? Que dire du courage d’un Denis Robert, journaliste indépendant, qui se bat contre Clearstream, malgré des procès qui lui tombent dessus régulièrement? Que dire du courage d’une Fanny Truchelut, ou de celui de Marie-Neige Sardin, la libraire du Bourget, insultées et salies parce qu’elles ne baissent pas les yeux? Que dire de ces journalistes, dans le monde, qui, pour ne pas caresser le pouvoir dans le sens du poil, peuvent se retrouver, dans de nombreux pays, exécutés sans autre forme de procès? Que dire du courage de Roberto Saviano, auteur de Gomorra [bande-annonce et dix extraits], qui, vit, lui aussi sous haute protection policière pour échapper aux tueurs de la mafia? Que dire de ces citoyens qui, en Corse, ont le courage de rompre la loi du silence pour dénoncer les pratiques mafieuses et racistes de certains autonomistes racketteurs? Que dire de ces femmes qui, dans les théocraties musulmanes, risquent de se faire vitrioler ou lapider par les talibans et leurs disciples? Que dire de la vie quotidienne de Salman Rushdie, d’Ayaan Hirsi Ali, de Taslima Nasreen, de Geert Wilders, de Mina Ahadi, de Nasser Kader [député danois], de Mohamed Sifaoui... tous menacés de mort par les islamistes, et vivant sous protection policière vingt-quatre heures sur vingt-quatre? Que dire du courage de Théo Van Gogh, qui a refusé jusqu’à bout une protection policière, en disant que cela ne valait pas le coup de vivre dans son pays, s’il ne pouvait dire ce qu’il disait? [...]
Mais que penser du manque de courage de tous ces gens qui, tout en se disant militants, n’ont jamais pris le moindre risque dans leur vie, ceux qui se gardent toujours d’exprimer la moindre idée différente de celle de la pensée dominante, ou de leur direction politique, syndicale ou associative? [...] C’est pourquoi nous n’avons pas de considération pour les "anti-racistes" du MRAP et de la LDH, qui insultent le noble combat contre le racisme en accompagnant l’offensive islamiste, et en taisant la montée de l’antisémitisme, du racisme anti-blanc et anti-français. C’est pourquoi nous n’avons pas une grande estime pour les "résistants" du RESF, qui osent comparer les clandestins avec les Juifs des années 40, et qui osent faire le parallèle de leurs actions avec la Résistance de Jean Moulin et de Rol-Tanguy. Cela ne nous empêche pas d’être favorables à une vision humaine de certaines situations, quand la volonté de s’intégrer est présente [...]
Nous supportons de moins en moins, surtout après les attentats sanglants de ces derniers jours, les "laïquement corrects" qui, niant l’évidence, continuent d’exonérer l’islam des crimes commis en son nom sur la planète. Nous n’aimons pas l’arrogance des possédants, de la jet-set qui se bousculent autour du président de la République et de son épouse, avec cette morgue et ce mépris du peuple qui les caractérise. Nous n’aimons pas davantage le culot de ceux qui ont défendu ce système pendant des années, et qui, devant la gravité de la crise qui l’affecte, continuent à donner des leçons à la terre entière, et surtout à expliquer aux citoyens qu’il leur faudra payer les dégâts. Nous ne supportons pas cette bobocratie, de gauche ou de droite, ces petits marquis bien repus, très satisfaits d’eux-mêmes, ravis de profiter des avantages du pouvoir, sans toucher au système et à ses privilèges. Nous comprenons que les classes populaires, mais aussi de plus en plus les classes moyennes ne puissent s’identifier à des gens qui n’ont rien d’autre à proposer que ce qu’ils ânonnent depuis trente ans, et qui échouent depuis trente ans. [...]
Photographie: © Ayaan Hirsi Ali au micro. Auteur non identifié, tous droits réservés.
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