Mal nommer
un objet, c'est ajouter

au malheur de ce monde.

Albert Camus.


mercredi 4 juillet 2007

L'avertissement britannique




Un attentat n'est pas manqué parce qu'il ne fait pas le nombre de morts escompté, et sa gravité ne se mesure pas pas au nombre des victimes. On entend dire: "Par bonheur personne n'a été tué", mais pour notre malheur ces attentats existent, et ne manquent pas d'affirmer leur sens.

Ainsi, des attentats auront-ils été préparés à Londres et en Écosse par des médecins, ou du moins sont-ils arrêtés pour ce motif. Ainsi, dès le lendemain, Al-Qaîda qui partage avec Hitler, entre autres particularités, cette capacité à prévenir de ce qu'elle veut faire et à faire ce qu'elle dit, déclare dès le lendemain aux Britanniques: "Ceux qui vous soignent sont ceux qui vous tueront". Comment être plus clair? Outre le fait que cela réduit à néant tous ces sophismes des milieux islamo-ultra pour disculper la peste verte, ou lui trouver des raisons, en lui prêtant un rôle anti-impérialiste ou même de force liée aux mouvements de libération nationale, outre le fait qu'il est encore plus illusoire de lier ce terrorisme totalitaire à la pauvreté et à l'ignorance de ceux qui le pratiquent, ce que les liens financiers de la mouvance démentaient depuis longtemps, nous sommes maintenant prévenus que c'est au sein de nos services publics, et par des personnels parfaitement intégrés à son fonctionnement que vont se développer ces attaques contre la santé, l'école, la justice, le droit, la sécurité élémentaire, les infrastructures de transports, de loisirs, et d'énergie, partout où nous tentons de nous rassembler, nous rapprocher, nous confronter dans les rapports de forces inhérents à toute vie démocratique, partout nous devrons maintenant compter avec le terrorisme, et le sabotage, sans qu'il soit pourtant clairement isolé et dénoncé par nos politiques des deux bords.

Qui seront les premiers mais pas les seuls et, pour l'instant, les plus gravement menacés de cette rupture fondamentale du lien social par le minage des services publics, sinon les acteurs musulmans de la santé, du droit, de l'enseignement, des grandes entreprises, que les haines ne manqueront pas de désigner aveuglément comme des assassins potentiels? Et plus généralement, n'est-ce pas le but de ces attentats dans nos pays que de stigmatiser, pauvres parmi les pauvres, les citoyens et familles musulmans, et tenter de les désolidariser du droit démocratique et des garanties sociales et politiques élémentaires pour au passage, en radicaliser quelques-uns? Même si les femmes musulmanes de France en revendiquent parfois le choix, le traitement physique, politique, social et moral, à elles infligé depuis plusieurs années, en toute impunité voire avec l'encouragement d'institutions comme la Halde, n'est qu'un tout petit début, un marqueur pur et simple de territoires publics, administratifs, scolaires, urbains, échappant d'ores et déjà à la loi commune démocratique. Les temps sont proches où, dans certaines villes et certains quartiers, des non-musulmanes devront également (!) sortir voilées pour éviter les persécutions, au prétexte que leurs peaux seraient provocatrices ou manqueraient de respect, les "modes" déjà sans frontières des jupes portées sur les pantalons annoncent l'ampleur des renoncements. La stratégie est délibérée, construite et animée par des hommes politiques, musulmans et non-musulmans, de droite comme de gauche, riches, instruits, intégrés aux centres vitaux des démocraties européennes, pour servir, volontairement ou non, un projet de domination mondiale qui n'a rien de spontané, de réactif, de flou ni d'insaisissable. Et tous les tenants et aboutissants nous auront été pédagogiquement explicités par les criminels eux-mêmes. Nous savions. Exactement comme Mein Kampf.

© Photographie: Défilé de mode anglaise. Auteur non identifié, tous droits réservés.